Commissariat : Madeleine Filippi
Partenariat : La Ville de Bastia, la Collectivité territoriale de Corse, l’Association Artco, Marseille Provence 2013 et Air Corsica
Angelo Rinaldi écrivait la loge du gouverneur et n’était pas encore immortel, Françoise Hardy chantait « tous les garçons et les filles de mon âge », Nico tournait dans les films de Warhol, Chris Marker faisait des photos à Camera dans le Cap Corse, Leonor Fini travaillait à Nonza, Gherard Richter peignait les incendies, Daniel Buren visitait Bastia, Jacques Tati y tournait Forza Bastia, le scandale environnemental des boues rouges de la Montedison allait sceller le surnom de Bastia la rebelle…
Bastia se souvient qu’elle fut au tournant des années 1960-1970 initiatrice d’un mouvement artistique, impulsé par la Section Artistique du Lycée Marbeuf. Au delà de toute une génération d’acteurs incontournables, tous les champs artistiques étaient convoqués avec le cinéma, le théâtre, la littérature. Le deuxième épisode de POLKAPALACE, avec son dispositif de cimaises en mouvement, invite le public à imaginer le film de cette histoire avec, comme acteurs, ceux qui ont participé de manière active ou en périphérie à l’aventure du Bastia artistique de l’époque.
Tout au long de l’exposition, la passion de collectionneur d’Henri Orenga de Gaffory sera mise en exergue à travers une présentation inédite de certaines pièces de sa collection, un éclairage particulier sur les liens tissés avec les artistes gravitant autour de la section artistique du Lycée de Bastia et la nouvelle génération.
Cette mise en perspective essaie de réactiver une période charnière où la ville de Bastia allait donner de la voix, s’émanciper des clichés d’une Corse carte postale et montrer comment elle pouvait faire école.
POLKAPALACE est une architecture qui déploie sur 200 mètres carrés environ, un ensemble de cloisons dont certaines sont animées par cinq plateaux tournants, reconfigurant sans cesse l’espace. POLKAPALACE est une galerie en mouvement, sur les murs sont accrochées des œuvres d’artistes. La condition du spectateur est ici l’enjeu du dispositif, ce n’est plus simplement le spectateur qui se projette sur et dans l’œuvre mais les œuvres qui se projettent sur lui ; cette inversion de la position du regardeur accompagnée par la dimension cinétique de cette galerie mobile, connecte POLKAPALACE à l’histoire des images au XX° siècle, les cloisons autorisent un montage/collage de l’accrochage des œuvres, la lecture de l’exposition est en constante permutation. Si la dimension cinématographique est incontournable, les références au constructivisme mais surtout les préoccupations du virtuel sont très prégnantes dans la réalisation de POLKAPALACE, en offrant au spectateur la possibilité d’expérimenter un nouveau parcours d’exposition. POLKAPALACE a été réalisé la première fois avec la Galeria Arsenal de Bialystok, la collection du lieu y était présentée, privilégiant un panorama de la création contemporaine Polonaise depuis les années 80. A Bastia pendant une année POLKAPALACE est installée de mai 2013 à avril 2014 au musée du palais des gouverneurs avec trois épisodes, le premier Itinéraire d’une exploratrice revisite vingt ans d’activité de la galerie Artco dirigée par Gabrielle Vitte, le second Bastia l’École avec un focus sur la création contemporaine dans les années 70 à Bastia, commissaire Madeleine Filippi et enfin Rue Waleska une rencontre des artistes insulaires avec la Pologne.